16 mars 2023 | Le Billet de Mathilde
…comme soi-même. Ceux qui ont reçu une éducation religieuse ont souvent entendu ce précepte.
Et c'est une habitude bien ancrée chez notre amie Mathilde qui, toutes affaires cessantes, vole au secours d'un être en perdition à deux pieds ou à quatre pattes, de poil ou de plumes. Alors que, dernièrement, nous lui en faisions le reproche, elle nous a remis à notre place en ces termes :
«La plupart d'entre nous, nous fuyons ces êtres où ces personnes pour ne pas être déranger dans notre vie confortable et un peu ennuyeuse, ou comme si la douleur, la souffrance ou le chagrin étaient contagieux. D'autres font à ceux qui sont dans le malheur ou la maladie des discours en évoquant la pauvreté, la guerre, la famine ailleurs dans le monde, argumentant qu'il y a plus à plaindre et il ne faut pas s'écouter. Quelques uns les amènent à se sentir responsables de leur mal. Tout cela est ridicule et même méchant. La seule attitude juste est d'éprouver et d'exprimer sa compassion. Ce qui veut dire « souffrir avec ». Simplement faire silence et accueillir la parole de celui qui va mal. Ni plus, ni moins. Et si l'émotion vient, pleurer avec elle, ou lui. On prend alors sur soi une partie de sa peine qui se trouve allégée d'autant. Il ne s'agit pas de jouer au psy. On peut d'ailleurs conseiller à l'autre de consulter des professionnels.
On est facilement ému devant un film par le jeu des acteurs qui interprètent une fiction. Et on se défendrait de l'être dans la vraie vie ? Pourtant ce geste, cette main tendue peut être le premier pas vers la guérison ou le mieux être. Quand l'occasion vous est offerte, oubliez timidité et fausse pudeur et prenez le temps de manifester notre bienveillante attention. C'est une ressource, un trésor miraculeux dont nous disposons et qui, non seulement est inépuisable, mais qui augmente au fur et à mesure que nous en usons».