17 décembre 2021 | Le Billet de Mathilde
Amalgame
Mathilde nous a dernièrement interrogés, nous parmi ses amis qui sommes dans les affaires. Combien coûte, sur le plan national, une campagne publicitaire (impression des affiches et location de l'espace) correspondant à une grande partie de l'affichage urbain dans les villes les plus importantes du pays, au même moment – un mois et demie avant Noël ? Elle voulait parler d'une association caritative nationale dont la vocation est de secourir les plus pauvres. La première réflexion, sans doute un peu naïve, est de penser qu'il aurait peut-être mieux valu garder cet argent pour l'utiliser directement et concrètement à soulager la misère…
Elle a continué en disant que son envie de participer à la vague de charité de bon ton en période de fêtes a été tuée dans l'œuf, en ce qui la concerne. Le visuel choisi pour cette campagne est à son avis d'un parfait mauvais goût. Un enfant ou un jeune adolescent – fille ou garçon – pointe le doigt vers le spectateur passant avec ces mots « Je crois en toi ». Cette communauté religieuse qui est à l'origine de cette institution pourrait se sentir offensée dans sa foi et dans ses convictions.
La dernière maladresse concernant cette initiative n'est pas de la responsabilité des concepteurs de cette mise en scène. Il se trouve que sur la plupart des autres supports publicitaires du même type dans la ville – et il doit en être de même partout en France – d'autres jeunes adolescents, fille ou garçon, arborent une mine réjouie sans aucune légende cette fois. Avec juste le logo d'une enseigne américaine de restauration rapide bien visible, en haut et à droite de l'affiche.
N'y a-t-il pas de loi de protection de l'image de l'enfant qui devrait interdire ce genre de manipulation ? En quoi placarder une frimousse souriante ajoute-t-elle de la valeur au produit ou au service proposé ?