25 mai 2023 | Le Billet de Mathilde
Il y a quelques temps, invitée à partager le repas d'un couple d'amis proches auxquels elle avait rendu visite, Mathilde a passé un délicieux moment à les regarder faire avec leurs deux jeunes neveux confiés à leurs soins, pour les vacances, par leur famille parisienne.
Il faut préciser qu'ils habitent un véritable paradis, bien différent de l'environnement habituel de ces enfants, une «jeune fille» de neuf ans et son frère de quatre ans. Celui-ci a les mêmes difficultés d'élocution que sa soeur quand elle avait son âge. Il prononce les «d» pour les «p», les «v» pour les «f», les «t» pour les «s», etc. Et lorsque sa parole se précipite, cela devient un sabir incompréhensible. Alors ce petit homme a tout simplement inventé le principe des échanges internationaux au plus haut niveau : il se tourne vers sa soeur qui a appris à très bien le comprendre pour qu'elle lui serve d'interprète.
Ce fut attendrissant et drôle d'assister au dialogue des deux «hommes». Le «tonton», avec une patience sans faille, faisant répéter chaque mot au petit, syllabe par syllabe, jusqu'à le prononcer correctement.
Ils accordaient à ces enfants une attention qui n'est plus de mise pour des parents toujours occupés et pressés. Or nos petits ont besoin qu'on «perde» du temps avec eux. Pour leur transmettre quelques rudiments de bonnes manières, pour les regarder vivre, car ils grandissent très vite, et leur donner l'assurance de leur valeur et de leur importance à leur juste place. Pour les aimer. Car il y existe aussi le travers inverse, surtout dans les familles dont le père est absent, de l'enfant-roi qui abuse de la situation en même temps qu'il en souffre.
Sans le savoir, mes deux amis, dont les enfants, maintenant adultes, ont reçu une éducation attentive et généreuse, sont fin prêts à jouer leur prochain rôle : celui de grands-parents.