21 septembre 2023 | Le Billet de Mathilde
Mathilde a retrouvé l'un des participants aux expositions qu'elle organisait avec son mari. Elle nous a raconté la visite qu'elle lui a rendu pour voir son travail. Après s'être arrêté pendant plusieurs années, ce peintre s'est remis à la tâche. Le résultat a surpris et enchanté notre amie. Mais elle s'enthousiasme bien au-delà de la forme.
L'artiste se définit, pour elle, comme une sentinelle qui éclaire notre chemin. Qui exprime ce dont nous n'avons pas encore pris conscience pour nous alerter. Celui-là qualifie son oeuvre d'irréalité. Condamnée par notre société, le dictionnaire la définit comme «chimère, illusion, rêverie».
C'est en effet l'antidote de toutes les valeurs qu'on nous prie de respecter, celles de la «réalité». C'est-à-dire les «choses» qu'on peut vendre ou acheter. Posséder. Ce qui nous tue.
Le reflet de la lune sur l'eau d'un lac immobile… Et le peintre peut rejoindre le poète, l'écrivain ou le philosophe dans la contemplation de la beauté éphémère… et gratuite.
C'est aussi un exercice de l'ici et maintenant. L'oubli de soi pour se relier à plus vaste que soi.
En face de l'”avoir” et du “moi-je”, c'est le champ infini de l'être et de la connexion aux autres et à l'univers…
Belle et nécessaire leçon de modestie qui remet l’humain à sa juste place dans la nature – et non au-dessus, en humain prédateur.