17 juillet 2021 | Le Billet de Mathilde
Mathilde a passé deux jours à ranger et à trier de vieux papiers. Elle a retrouvé le ticket d'une brasserie toulousaine où étaient facturés deux cafés. C'était juste avant le passage à l'euro et la somme était en francs. Trois francs et cinquante centimes le petit noir. Elle n'en revenait pas. Le samedi matin, le café qu'elle s'offre en faisant son marché est à un euro et trente centimes. Cela ferait huit francs et cinquante deux centimes le café ! On nous dit que nous avons « l'impression » que la vie augmente. Ce serait plutôt de l'ordre de la certitude que les prix ont flambé. Les Français ne sont pas vraiment passés mentalement à l'euro. Inconsciemment ils enregistrent encore « francs » et non « euros ». Sans parler des personnes les plus âgées qui, elles, n'avaient pas franchi la barrière des anciens aux nouveaux francs. D'où la joie de cette apprentie coiffeuse à qui la vieille dame, très étonnée d'être si chaleureusement remerciée, avait octroyé un pourboire qu'elle croyait raisonnable de dix euros.
Qu'en est-il des promesses de campagne à propos de l'augmentation du pouvoir d’achat ? Qu'en sera-t-il des engagements des prochaines saisons électorales ? Vous souvenez-vous de l'expression « menteur comme un arracheur de dents » ? Il conviendrait, depuis l'avènement des produits d'anesthésie, de la remplacer – pour certains et heureusement pas pour tous – par « menteur comme un politicien en campagne électorale ». En attendant que les medias poursuivent et parachèvent leur mission soporifique qui encourage le sommeil de plus en plus profond du «peuple» parti à la recherche de son légendaire bon sens…