16 janvier 2025 | Le Billet de Mathilde
Mathilde a passé deux jours à ranger, à trier et à jeter de vieux papiers. Elle a retrouvé le ticket d'une brasserie toulousaine où étaient facturés deux cafés. C'était juste avant le passage à l'euro et la somme était en francs. Sept francs soit trois francs et cinquante centimes un petit noir. Elle n'en revenait pas. Chez son ami Sébastien, au Namasthé, le café – plutôt meilleur marché qu'ailleurs et néanmoins excellent – est à deux euros. Ce qui ferait douze francs et douze centimes le café.
On nous dit que nous avons «l'impression» que la vie augmente. Ce serait plutôt de l'ordre de la certitude que les prix ont flambé au moment du passage à l'euro. Et que ça continue. Les Français ne sont pas vraiment passés mentalement du franc à l'euro. Sans parler des personnes les plus âgées qui, elles, n'avaient déjà pas franchi la barrière des anciens aux nouveaux francs. D'où la joie de cette apprentie coiffeuse à qui une vieille dame, très étonnée d'être si chaleureusement remerciée, lui avait octroyé un pourboire qu'elle croyait raisonnable de dix euros.
Qu'en est-il des déclarations électorales fondées sur la vie trop chère, et oubliées depuis longtemps ? Un ancien président de la République n'avait-il pas déclaré, dans un fugitif moment de sincérité, que les promesses électorales n'engageaient que ceux qui y croyaient ? Qu'en sera-t-il des engagements à venir ? En attendant que les medias poursuivent et parachèvent leur mission soporifique qui encourage le sommeil de plus en plus profond de ce qu'on appelle «le bon peuple», souhaitons qu'il parte à la recherche de son légendaire bon sens…et qu'il le retrouve.