Association des éditions Cocagne MAISON DE LA MÉMOIRE & DES ÉCRITURES

Bonne conduite

14 février 2025 |  

Notre amie la «douce» Mathilde est entrée l'autre jour comme un boulet de canon dans -une auto école installée à côté de chez elle et n'a pas mâché ses mots. «Malhonnêteté, irresponsabilité, inconscience». Et j'en passe. Comment cela a-t-il pu arriver ?

Depuis toujours les voitures qui viennent de l'avenue pour emprunter le faubourg provoquent d'énormes embouteillages aux heures d'affluence car elles coupent le flot des véhicules qui arrivent en sens inverse et bloquent ceux qui les suivent. Une décision logique et efficace a été prise depuis plusieurs mois maintenant : considérer la place comme un giratoire. Les voitures qui viennent de l'avenue doivent toutes partir vers la droite, faire le tour pour rejoindre le faubourg. Et un panneau d'interdiction de tourner à gauche a été installé. Mais certains conducteurs continuent à bloquer la circulation en tournant à gauche, au risque d'une contravention.

Trois fois de suite Mathilde a failli se faire renverser sur les passages cloutés par une voiture qui bravait l'interdiction. Circonstance aggravante, il s'agissait à chaque fois d'un véhicule de la susdite auto-école conduit par un apprenti chauffeur avec, côté passager, toujours le même moniteur. La dernière fois, elle n'a dû son salut qu'au réflexe de bondir en arrière au risque de tomber à la renverse. La colère l'a prise et elle a suivi le contrevenant jusqu'à sa destination proche. Lorsque le moniteur est entré dans le bureau il ne lui a rien manqué. Mathilde lui a demandé quelle pouvait être la valeur de son enseignement lorsqu'il commandait à ses élèves d'enfreindre le code de la route. Sous quel prétexte l'élève pouvait-il se sentir autorisé à tourner à gauche en voyant un panneau qui interdit de le faire ? S'économiser le temps de faire le tour de la place au risque d'un P V ou d'un accrochage à ses torts ?

Comment quelqu'un dont la mission est d'enseigner le code de la route et son respect – et qui est payé pour le faire – peut-il agir de la sorte ? Ne peut-on pas qualifier cette attitude de faute professionnelle ?