Association des éditions Cocagne MAISON DE LA MÉMOIRE & DES ÉCRITURES

Censure et auto censure

28 octobre 2022 |  

Chez Mathilde nous parlons souvent de livres, d'écriture, de publication : c'est l'une de ses passions depuis toujours et elle en a fait son métier. Dernièrement il était question de censure. Mathilde est incollable sur le sujet.
Dans des ouvrages vieux de plus d'un siècle on peut trouver certains passages remplacés par quelques points ou par des lignes entières de points. C'est le résultat de l'intervention du pouvoir politique qui, depuis 1534 – sous François 1er, pendant la Renaissance – contrôlait tous les textes publiés. En 1789, la Révolution pose le principe de sa suppression dans la Déclaration des Droits de l'Homme. A nouveau abolie en 1906, elle aura d'abord été rétablie par Napoléon et plus tard sous l'Occupation… ainsi que pendant les événements d'Algérie. En 1990 une loi, confirmée en 2004, a institué une «censure positive» qui réprime et condamne tout propos raciste, haineux, xénophobe ou discriminatoire.
Il reste néanmoins risqué de témoigner, même anonymement, de son expérience professionnelle dans une institution*.
Avec le cinéma, la télévision et maintenant internet, les troublions sont incités à pratiquer l'auto censure s'ils veulent vivre en paix. C'est pourquoi seules les chaînes financées par la redevance se permettent des reportages d'investigation sur les fournisseurs de produits à la mode. Les autres, dépendantes financièrement de leur annonceurs, ne peuvent pas courir le risque de voir leurs budgets publicitaires disparaître.
Notons que si la liberté d'expression est légalement établie dans notre pays, même si elle n'est pas toujours respectée, ailleurs sur notre planète des journalistes, des écrivains, des cinéastes sont encore emprisonnés, torturés ou assassinés.

*On ne réveille pas un fonctionnaire qui dort de Jérôme Morin et Absolument débordée de Zoé Shepard