13 mars 2021 | Le Billet de Mathilde
Nous avons célébré, il y a quelques jours, le quatre-vingt quinzième anniversaire de Madeleine, la marraine bien-aimée de Mathilde. C’est donc sa filleule qui s’est chargée d’organiser la fête. Le champagne était de rigueur et Madeleine n'a pas été la dernière à trinquer. C'est ainsi que de fil en aiguille elle en est venue aux confidences. Nous étions persuadés que, veuve depuis trente ans, elle souffrait de la solitude et regrettait son bonheur conjugal. Son mari, décédé brusquement, était un très bel homme, au statut social enviable, bien supérieur à celui de son épouse. C'est alors qu'elle nous a avoué qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse et sereine que depuis son veuvage. Car son époux, pourtant réputé volage, était d'une jalousie maladive et lui a fait vivre un enfer sans que personne ne s'en doute. Elle était tenue de rendre des comptes sur toutes ses fréquentations qu'elle devait interrompre le plus souvent car ses amies finissaient toujours par déplaire. Et surtout, elle et ses trois enfants étaient régulièrement battus. Sans ressources ni fortune personnelle, sans métier, elle a dû endurer son triste sort jusqu'à la disparition libératrice de son bourreau.
Une fois de plus, on constate que les femmes battues le sont dans tous les milieux même privilégiés.
Les violences conjugales ont causé, l’an dernier, la mort deux cent femmes en France. Ce chiffre augmente malgré les campagnes nationales d’information. Que faire en cas d’urgence ? Que vous soyez victime ou témoin appeler le 14 ou le 112. Si vous ne pouvez pas parler envoyez un sms au 114.