6 juin 2024 | Le Billet de Mathilde
En ce moment et depuis plusieurs mois, Mathilde a la scoumoune. Cette expression vient de la traduction en langue corse du mot «excommunication» qui, au Moyen Age était considéré comme la pire des malchances.
Ça a commencé au début de l'hiver dernier par le vol et l'incendie de sa voiture… et ça s'est poursuivi semaine après semaine, jusqu'à la disparition de sa carte bancaire qu'elle a cru avoir oublié au fond de la poche d'une veste jusqu'à ce que son compte bancaire se trouve débiteur. C'est vrai qu'elle ne contrôle pas souvent ses finances. Avec son faible revenu, elle dépense le minimum. Elle a alors constaté des dépenses sur internet – elle qui n'en fait jamais – de petites sommes répétées qui finissaient par faire un chiffre conséquent. 8 euros par courrier d'alerte qu'elle n'a jamais reçu. 20 euros par chèque impayé. Elle a fait opposition en tenant au courant son conseiller à la banque dont elle est cliente depuis plus de quarante ans. Elle a bien sûr, dans la mesure de ses moyens, remis de l'argent chaque fois que cela lui était possible.
Malgré tous ses efforts, le compte retombait toujours dans le rouge. C'est alors qu'elle s'est aperçu que sa pension du mois n'avait pas été versée. Le service concerné lui a appris qu'ils avaient été informés de son décès et que le virement avait aussitôt été suspendu. Mathilde a suspecté un acte de malveillance et a déposé plainte contre X. On l'a informée, quelques jours plus tard, qu'une «erreur informatique» s'était produite et que l'avis de décès concernait un autre retraité. Mais que tout ne pourrait être rétabli qu'après un certain délai de vérifications obligatoires.
Mathilde a décidé de garder son calme et de retrouver la sérénité. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à faire de son mieux pour régler cette situation et demander réparation.
Selon Lao Tseu «tout change et rien ne dure». Il suffit d'attendre… Dès que tout sera revenu à la normale, elle changera de banque et elle surveillera ses comptes de très près.