5 janvier 2024 | Le Billet de Mathilde
Quand nous étions enfants avec Mathilde – nous nous connaissons depuis plus de cinquante ans -, tout le monde n'avait pas la télé et on organisait des soirées chez des parents ou des voisins qui avaient la chance de posséder un petit écran en noir et blanc. C'était un événement exceptionnel auquel nous assistions comme une récompense, sous la menace d'un : «Si tu n'es pas sage tu seras privé de télé».
Il y avait moins d'émissions et les enfants devaient se contenter de «Bonne nuit les petits» avec Gros Nounours ou du «Manège enchanté» avec Zébulon. Les parents de jeunes enfants n'avaient pas la liberté de planter leur rejeton devant un dessin animé, à n'importe quelle heure de la journée, le temps de s'accorder une pause ou de pouvoir faire autre chose.
La couleur est arrivée ; les chaînes se sont multipliées. Les écrans sont devenus immenses. Et de la même manière que les cinémas proposent à présent douze ou vingt films à la fois, paradoxalement, le choix des programmes ne s'est pas enrichi, bien au contraire. Il faut plaire au plus grand nombre – c'est-à-dire au public le plus paresseux – et la part belle est faite aux séries américaines, aux films de violence, aux émissions de télé réalité ou «people».
«Ah, de mon temps… !» disent nos aînés. On a tendance à croire que c'était mieux avant. Il semblerait que, en ce qui concerne les medias, c'est bien le cas.