6 novembre 2021 | Le Billet de Mathilde
L'Ange gardien
La conclusion de cette histoire sera que notre amie Mathilde ne s'ennuie jamais et que le récit qu'elle nous fait de ses mésaventures finit toujours par un fou rire. Car, même si la situation avait, au départ, un côté dramatique tout finit toujours par s'arranger. Grâce à son Ange gardien, d'après elle. Voilà ce qu'elle nous a raconté :
« Les chats n'avaient plus de croquettes et j'ai dû, en catastrophe partir en acheter. Au retour, je me suis retrouvée dans un immense embouteillage à l'heure de pointe. Il faisait déjà nuit. Alors que j'étais sur la file centrale, tout s'est arrêté d'un coup. Le moteur, les phares, les essuie-glaces. Perdue dans le flot furieux des voitures, agressée par les coups de klaxon, sans aucune lumière pour me signaler. Sous un torrent de pluie (dont la violence s'est confirmée plus tard, en arrivant chez moi où tout avait à nouveau été inondé) j'ai essayé, sans succès, de pousser Titine sur le bas côté. Elle n'a pas bougé d'un millimètre. Je suis remontée me mettre à l’abri et j'ai appelé mon mécanicien. Il était sur le point de fermer (18h) et il ne faisait pas les dépannages. J'ai contacté mon ami Serge qui m'a promis de me rappeler avec le numéro de téléphone d'un dépanneur. D'après mes indications, il a conclu que c'était la batterie. En attendant qu'il rappelle j'ai pensé très fort à mon Ange gardien. Je sais. C'est puéril, mais quand je suis face à un problème sans solution, je ne peux pas m'en empêcher. Un homme jeune, très grand et très beau s'est alors approché. «Vous semblez avoir besoin d'aide. Je vais vous pousser sur ce parking à gauche». Il a ensuite confirmé ce qu'avait dit mon ami. La batterie. Il a interverti les cosses et m'a demandé, à chaque fois, d'essayer de démarrer. A la troisième tentative je lui ai promis : « Si ça démarre je vous épouse ». Il a rit et, heureusement pour lui, ça n'a pas marché. Il m'a dit qu'il devait avoir une paire de pinces dans sa voiture. Que, sinon, il habitait à côté. Il irait les chercher. Un quart d'heure plus tard le moteur redémarrait. J'ai failli lui demander s'il ne s'appelait pas Gabriel. Je lui ai demandé son nom. « Yari. Je suis chrétien et quand je vous ai vue perdue au milieu des voitures j'ai dit : Mon dieu je dois aider cette pauvre femme. Et je suis venu. C'était plus fort que moi. Je ne me serais pas pardonné de vous abandonner. Ce soir je prierai pour vous.
– Moi aussi lui ai-je répondu.
– Mais tu n'es pas croyante !?
– C'est vrai. Cela ne m'empêche pas d'invoquer mon Ange gardien qui m'a envoyé quelqu'un pour me secourir. Hier soir j'ai allumé une bougie en souhaitant le meilleur à Yari que je ne reverrai sans doute jamais. Et j'ai réfléchi. Le Bon Dieu c'est comme le Père Noël. Si on veut qu'il nous fasse des cadeaux, il faut y croire au moins un peu ! »