20 février 2021 | Le Billet de Mathilde
C'est un très jeune couple : la somme de leurs âges ne dépasse pas cinquante ans. Je les ai rencontrés chez mon amie Mathilde. Ils ont une adorable fille de quatre ans qui va bientôt accueillir un petit frère à naître dans quelques semaines.
Elle est employée dans le service comptable d'une importante administration ; on ne dira jamais assez la contribution de la fonction publique au repeuplement de la France. Une amie qui a travaillé pendant plus de dix ans dans un service public de santé, me disait que pendant tout ce temps elle n'a fréquenté que pendant moins d'un an en tout, une collègue qui a mis au monde trois enfants d'affilée en s'absentant trois ans après chaque accouchement pour repartir quelques semaines ou quelques mois après avoir repris son poste.
Lui anime le service audio visuel d'une autre grosse institution. Il entame un discours sur les avantages réservés aux associations – mais aussi aux entreprises – qui font appel à ses services. Son argument principal est celui du prix. Le secteur privé ne peut jamais faire mieux sur ce plan. Il argumente l'esprit de profit des entrepreneurs indépendants dont la seule motivation est de se remplir les poches au détriment de leurs clients. Ce jeune homme oublie de dire que toutes les charges de son activité – salaires, cotisations sociales, impôts, taxes, location, assurances, etc. – sont réglées en amont par son administration, alors qu’elles sont comptabilisées dans le prix de revient des entrepreneurs privés. Et même s'il estime ne pas recevoir un salaire correspondant à sa valeur, il ne connaîtra jamais le chômage : il est assuré de garder son emploi à vie avec treizième mois, RTT, tickets restaurant, chèques vacances, centrales d'achat, primes de risque (!!??) et j'en oublie.
Par respect envers mon amie Mathilde, je n'ai rien répondu. Mais il me semble que ce cas de figure relève de la concurrence déloyale et devrait être dénoncé et sanctionné. D'autre part, je me méfie toujours du service gratuit ou bon marché. En fait il y a toujours quelqu'un qui paye. Et ce qui concerne les salaires et les avantages des employés de l'administration, il me semble que cet argent sort bien, lui aussi, de notre poche de contribuable… Non ?