Tout a commencé comme un jeu.
Jean, le peintre, a écrit un conte étrange et fabuleux qu'il a illustré avec des fragments de ses tableaux* également fabuleux et étranges. Il y raconte comment les habitants d'un pays gris et triste ont découvert un monde en couleurs et ont inventé le rire.
Je m'appelle Béatrice Daël et, avec Jean, nous sommes rencontrés il y a plus de vingt ans. J'ai d'emblée été inconditionnellement séduite par son travail. Jean peint et dessine depuis toujours et la perfection de son métier est celle d'une autre époque. Il se définit d'ailleurs comme un peintre du seizième siècle. La thématique et la manière évoquent Jérôme Bosch. Mais aussi Piero di Cosimo, florentin de la renaissance italienne. Pour ne citer qu'eux. L'autre ressemblance, c'est le temps d'exécution d'un tableau : entre un et six mois. Avec, souvent, des reprises bien plus tard. En effet, le travail progresse par transparences et la plus petite surface de la toile est occupée par des végétaux à visages humains ou des animaux-plantes (la nature est omniprésente), avec un rendu qui rappelle la dentelle ou l'orfèvrerie. Autour de thèmes souvent empruntés aux plus grands maîtres du passé, regardés sans relâche. On n'en finit jamais de tout voir. Une œuvre de Jean Hazera est un univers foisonnant et changeant. Selon l'heure, le temps, la saison ou votre humeur, le tableau bouge. Il faudrait parler aussi de l'économie de couleurs. Souvent deux. Ce qui est une illusion, lorsqu'on regarde attentivement il y en a bien davantage. Certains lui reprochent son inspiration pessimiste. Mais, une œuvre n'est-elle pas le plus souvent un miroir ? On y trouve ce qu'on y projette. Il est à noter que, cette fois, l'histoire finit bien puisque les GRISEMINES se transforment en BONNEMINES.
Avec Félix-Marcel Castan, il y aura bientôt quarante ans, nous avons créé l'association des éditions Cocagne pour apporter notre pierre à une décentralisation culturelle authentique. Cette structure associative d'édition, aux moyens limités, faisait lien entre différentes activités : un festival d'été sur la Place nationale de Montauban (théâtre, musique, danse, cinéma…) une exposition d'arts plastiques tous les ans sur le Larzac, trois colloques (Baroque, Assises de la Décentralisation Nationale, Grands Jours de la Femme en hommage à Olympe de Gouges dont nous avons entrepris de publier les œuvres complètes alors qu'elle était encore inconnue), deux revues (Mòstra et Baroque international) des Journées cinéma…
Très vite, l'évidence s'est imposée de transformer ce jeu des GRISEMINES en un livre pour donner, à ceux qui ne connaissent pas encore l'œuvre de Jean Hazera, l'occasion de la découvrir. Parmi nos premiers lecteurs, certains ont estimé que cet ouvrage s'adressait aux enfants. Oui, mais à tous les enfants, jusqu'à plus de quatre vingts ans.
Car, d'une part, notre catalogue ne possède pas de rubrique «Livres pour enfants» et surtout, d'autre part, nous avons la certitude que lorsqu'un livre est bel et bien fait, il peut être mis entre toutes les mains. Chacun reçoit ce qui est à son niveau. Et y revient.
Merci de votre participation et de votre soutien qui conditionnent l'aboutissement de ce travail. Ensemble nous pouvons réussir. Quoi qu'il en soit, nous nous serons bien amusés. Merci de partager cette aventure et à d'y associer vos amis.
LE PAYS DES GRISEMINES de Jean Hazera
Format 25×25 cm
36 pages
Prix : 20 €