Association des éditions Cocagne MAISON DE LA MÉMOIRE & DES ÉCRITURES

Le prix du “pas cher”

27 mars 2021 |  

Le prix du «pas cher»
La petite fille de Mathilde qui habite Paris comme ses parents, vient donner des cours dans une école toulousaine une fois par mois, le jeudi et le vendredi. Elle reste ensuite jusqu'au dimanche chez sa grand-mère qu'elle adore. Elle prend l'avion en fin de journée le mercredi pour embaucher le lendemain matin à 8h30. Son salaire n'étant pas mirobolant et ses frais de déplacement non payés, elle réserve sa place à l'année sur l'une de ces récentes lignes aériennes qui font tant de mal à notre compagnie nationale. Cela dure depuis plusieurs années et jusqu'à présent tout allait pour le mieux. Même si les services à bord sont spartiates. A l'occasion de son dernier déplacement, elle était arrivée, comme d'habitude deux heures avant l'heure du décollage et, après avoir attendu longtemps son tour, on lui a annoncé que son vol ainsi que les suivants étaient complets. Dans l'impossibilité de retarder son voyage sous peine de perdre son emploi, elle a dû faire appel aux services de la compagnie nationale au prix fort.
Voilà l'illustration des ratés de cette politique du « pas cher ». Attention au retour de bâton. Ces compagnies peuvent casser les prix en vendant plusieurs fois les places au rabais qu'elles mettent à la disposition du public en économisant au maximum sur les frais et sur la sécurité. Mais il faut bien que certains payent pour que d'autres se croient privilégiés. Il faudra, tôt ou tard, revenir au juste prix ici comme ailleurs. On brade aussi les compétences des personnes et l'excellence n'est plus de mode dans le monde du travail, ni ailleurs. Quant à l'économie parallèle du bénévolat et de la bonne volonté, elle est en danger de disparaître.