24 avril 2021 | Le Billet de Mathilde
Vous l'avez compris depuis tout ce temps où je vous parle d'elle, mon amie Mathilde se préoccupe toujours prioritairement des intérêts et des désirs de ses proches, parents et amis.
En ce moment elle passe beaucoup de temps auprès de sa tante de quatre-vingt-neuf ans. Cette dame, très entourée par sa famille et ses amis, a eu de graves problèmes de santé à l'automne dernier. Rien de grave au départ. Simplement quelques surdosages de médicaments qui ont compromis une santé en équilibre qui devient vite précaire puis critique, plus on avance en âge. À la surprise générale elle a retrouvé la pleine forme et elle ne supporte pas de ne pas reprendre sa vie telle qu'elle était auparavant. Ses enfants lui ont «confisqué» sa voiture afin qu'elle ne soit pas tentée de leur désobéir en la conduisant. Or elle ne rêve que de cela et les visites de sa nièce sont l'occasion de plaintes et de larmes devant cette condamnation qu'elle ressent comme injuste. Les médecins l'ayant déclarée guérie, elle fulmine.
Et c'est un problème que cette question de l'âge auquel on devrait – ou pas – arrêter de conduire. L'expérience démontre que les conducteurs dangereux le sont depuis leur jeunesse et les prudents aussi. Il n'y a pas de date fatidique, un avant et un après où d'apte on devient inapte. Mathilde a conseillé à sa tante bien-aimée d'interroger son médecin, éventuellement de lui faire établir un certificat médical d'aptitude et aussi peut-être d'aller prendre une leçon ou deux auprès d'un moniteur d'auto-école. Si la réponse est négative, elle pourra abandonner plus facilement ses regrets. Si elle est positive elle affrontera efficacement les arguments de ses enfants qui pensent ainsi bien faire et la protéger d'elle-même, leur sévérité étant proportionnelle à la peur qu'ils ont de la voir se mettre en danger.