2 décembre 2021 | Le Billet de Mathilde
Noël
Nous avons trouvé Mathilde en train de préparer son traditionnel courrier de fin d'année. Une série de chèques pour lesquels elle économise tout au long de l'année. Pour une association d'aide aux sans famille, aux femmes battues, pour le refuge des animaux perdus et d'autres…
Pourtant, à en croire les couvertures des magazines, tout le monde, serait obsédé par la course aux cadeaux et par la préparation des réunions de fin d'année en famille et entre amis. Où et quoi manger, comment s'habiller, comment décorer sa maison…
Les différences s'aggravent entre ceux qui ont les moyens et les autres. Ceux qui économisent sur tout, même sur le dépenses vitales, et qui chauffent le moins possible leur intérieur en réinventant tous les procédés ancestraux, comme la bouillotte ou la brique de nos grands-mères.
Jusqu'au 21 décembre, il va faire nuit de plus en plus tôt. La température baisse. Et Mathilde, qui n'a pourtant pas grand chose pour vivre, se trouve privilégiée. Elle reste souvent éveillée la nuit en pensant à ceux qui sont dehors. A tout ce qui vit et souffre, gens et bêtes qui ont froid, faim et peur.
Et même si on ne fréquente personne, même si on n'a plus ni famille ni amis, la gabégie de luxe clinquant et d'illuminations des vitrines et des rues jusque dans nos plus petites bourgades empêchent d'oublier solitude et pauvreté.
Pourtant, le symbole de Noël est le plus beau de tous, au-delà de toute croyance religieuse. C'est la fête du cœur et de la générosité, de l'amour inconditionnel : la naissance d'un enfant dans une étable, démuni de tout et qui porte l'espérance d'un monde meilleur. C'est la joie sans objet. Exactement le contraire de ce qu'on en a fait avec ces montagnes de cadeaux pour nos enfants, dont chaque désir matériel est satisfait avant même d'être formulé. Peut-être parce que nous ne prenons plus le temps de les aimer.