17 octobre 2024 | Le Billet de Mathilde
Mathilde a revu Marc, qui avait fait ses études en même temps qu'elle au lycée de la ville. Après le bac, il avait suivi ses parents à Paris où il avait fait sa vie. Un beau mariage, une bonne situation. De passage dans la région, il avait recontacté Mathilde pour parler de leur jeunesse. Il l'avait invitée à déjeuner dans un nouveau restaurant très chic et très cher, sur le même principe que les établissements à la nouvelle mode. Des assiettes aussi grandes que des plats avec des formes originales – carrées, ovales, rectangulaires – avec les mets disposés artistiquement, comme dans un tableau. Mais avec des portions très petites.
Avec l'accent mis sur les produits naturels avec, souvent la part belle à ce qu'on appelait il n'y a pas si longtemps les «mauvaises herbes» que le chef va cueillir dans la rosée du matin. Soupe d'orties, salade de pissenlits, sorbet de baies d'églantine, omelettes à l'oseille sauvage… Le plus souvent des recettes inconnues, inventions du chef.
Et notre patrimoine gastronomique ? Qui ose encore proposer une blanquette mijotée pendant toute une journée ? Ou un cassoulet ? Ou un pot-au-feu ? Des plats roboratifs et bon marché qui n'excluent pas l'excellence des ingrédients…
Après avoir commis tous les excès pourquoi tomber dans l'exagération inverse ? Il me semble que pour être en bonne santé il faut savoir pratiquer le juste milieu. Manger «vert», certes, mais sans bannir l'héritage du savoir-faire de nos grands-mères.
Mathilde a été enchantée d'évoquer les souvenirs de sa jeunesse avec son ami. Mais en rentrant chez elle, elle s'est préparé un petit quelque chose à manger avant d'aller se coucher.