4 mai 2023 | Le Billet de Mathilde
Il y a quelques jours, notre amie Mathilde s'est rendue à l'invitation de deux mutuelles de santé qui organisaient une conférence sur le thème «Quelles alternatives à la maison de retraite ?»
La compétence des intervenants ne concernant que le maintien à domicile, il n'a pas été question – sauf en les nommant – d’autres solutions innovantes porteuses d'espoir, bien qu'encore expérimentales et exceptionnelles ni de celles qu'on pourrait encore inventer. Et Mathilde d'estimer que c’est bien regrettable.
En préalable, quelques recommandations.
Tout d'abord, faire la différence entre «autonome» et «invalide». L'invalidité d'une personne se déplaçant en fauteuil roulant suite à une incapacité de marcher temporaire ou durable, ne l'empêche pas de rester autonome grâce à des aides techniques ponctuelles de plus en plus pointues et efficaces. Il faut se garder de la tendance facile d'infantiliser la victime d'un accident de la vie. Ce qui, quelqu'un l'a remarqué, n'est pas réservé aux personnes âgées.
Ensuite toujours privilégier le rapport humain au support technique. Et de préférence harmoniser les deux.
Enfin, soutenir la personne fragilisée en amont, avant qu'elle bascule dans la dépendance. Avec une belle conclusion : le meilleur remède contre la marginalisation du solitaire isolé en perte de ses capacités d'autonomie, c'est d'abord de privilégier la convivialité, le lien social, la fréquentation d'autres humains.
C'est justement le socle de l'expérience encore marginale des Babayagas. Il s'agit de colocataires – pour le moment exclusivement des femmes – qui se choisissent et décident de vivre indépendantes dans leur logis, solidaires entre elles, et qui se regroupent pour certaines activités. Le fonctionnement, les droits et les devoirs de chacune sont précisés jusqu'au moindre détail dans un contrat que l'on signe. Il y a aussi dans d'autres cultures, d'autres pays, des formules intéressantes telle ces grandes maisons, en Amérique du Sud, où se mélangent harmonieusement toutes les générations, où chacun participe à la vie collective selon ses moyens. D'autres solutions sont à imaginer pour préserver la dignité et la liberté de chacun et cultiver jusqu'au bout la qualité de la joie de vivre.