4 avril 2025 | Le Billet de Mathilde
Il était une fois un pays comme la France. Un département comme le nôtre. Une époque comme celle que nous vivons… Il y avait un quotidien régional plus que centenaire créé en 1870, puissant et actif dans tous les domaines d'influence. Et à ses côtés un petit journal, âgé de quelques décades et qui avançait pas après pas, contre vents et marées. L'artisanat face à l'industrie. Une fourmi et un éléphant. Et ils étaient les meilleurs amis du monde, ayant compris depuis longtemps que leur intérêt était de cohabiter, voire de se soutenir justement parce qu'ils étaient tellement différents.
Ils savaient que préserver la survie de l'autre c'est garantir la sienne propre.
C'est d'une variante de ce thème dont nous avons discuté lors de notre dernière rencontre chez notre amie Mathilde. Non pas de conflit journalistique, mais de guerre entre états. Après 14-18 la Société des Nations a été créée à partir de la détermination : «Plus jamais ça !». Re-belote en 1946 après la seconde guerre mondiale avec la création de l'ONU. Pourtant les guerres n'ont pas cessé depuis, ici ou là. Et aujourd'hui entre Poutine, Trump et Macron on envisage une troisième guerre mondiale, conséquence de la guerre en Ukraine. Qu'a fait l'ONU ? Le 22 mars 2022 elle a adopté en assemblée générale une résolution exigeant un arrêt immédiat des hostilités par la Russie contre l'Ukraine. Sans résultat. Les pays membres sont écartelés entre la nécessité d'arrêter les massacres et celle de s'enrichir en vendant des armes. Qu'y faire ? Peut-on encore s'en remettre à l'humanité de l'être humain ? Chacun de nous a donné son opinion et écouté celle des autres. Personne n'a trouvé la solution. Un nouveau Jean Jaurès, éditorialiste du quotidien plus que centenaire dont nous parlions précédemment, manque cruellement à notre époque. Il savait qu'il risquait sa vie mais il n'a pas hésité.