Association des éditions Cocagne MAISON DE LA MÉMOIRE & DES ÉCRITURES

Remède de bonne femme

10 octobre 2024 |  

Notre amie Mathilde nous étonnera toujours. Bien que tout à fait convaincue des bienfaits de la médecine, elle garde des pratiques d'un autre âge pour les petits maux du quotidien. Ce sont des recettes transmises par sa mère qui les tenaient de sa propre mère et ainsi de suite. Elles ont fait la preuve de leur efficacité depuis des générations et on les retrouve à toutes les époques partout dans le monde. Ce sont des préparations à base d'épices, moyen simple et bon marché de renforcer les défenses immunitaires de l'organisme.
Et à la place d'honneur il y a l'ail auquel, dans certaines contrées, on attache un caractère sacré voire magique.
Pour Mathilde cela consiste, avant les premiers froids, et pour se protéger des rhumes et autres maux de l'hiver, à prendre une soupe à l'ail comme repas du soir, une fois par semaine. Pour une personne, on passe deux gousses d'ail au four (30 mn) jusqu'à ce qu'elles soient réduites en pommade que l'on met dans une casserole. On y ajoute trois cuillerées d'huile d'olive, quatre gousses d'ail frais écrasé, du thym, du piment. On fait revenir. On mouille avec un quart de litre de bouillon de légumes. On mixe (ou pas) et on remet à mijoter à feu doux en ajoutant sel, poivre et cannelle.
On verse sur le jus d'un demi citron dans le bol. On peut rajouter de quelques tranches de pain grillé.
Après nous avoir donné sa recette, Mathilde nous apprend que pendant la Deuxième Guerre mondiale les Russes, sur les champs de bataille, faisaient un usage intensif de l'ail qu'on avait nommée la «pénicilline russe». On pèle deux oignons et sept gousses d'ail qu'on place avec deux pamplemousses et six citrons non pelés et débités en quartiers dans une casserole où l'on rajoute deux litres d'eau. A ébullition on met du poivre de Cayenne. On filtre et on boit jusqu'à trois verres par jour de cette préparation qui se conserve une semaine au réfrigérateur.
Pasteur avait remarqué que l'ail tuait les virus.
La science s'intéresse d'ailleurs de plus en plus à ces recettes ancestrales, non seulement en les validant et en les recommandant, mais en les monnayant.