28 novembre 2020 | Le Billet de Mathilde
Notre amie Mathilde doit aller passer quelques jours chez une amie qui habite à deux cents kilomètres. Pour cela elle a programmé une révision de sa vieille voiture afin de ne pas avoir de surprise. On lui a demandé d'être là à 14 heures précises, qu'il y en aurait pour deux heures et qu'on pouvait lui prêter une «voiture de courtoisie» pendant ce temps. Elle a répondu qu'elle viendrait avec un livre et qu'elle attendrait. Un peu avant l’heure, elle s'est présentée à l'accueil pour donner clé de contact et carte grise et elle s'est installée confortablement. Là où elle était assise, elle avait une vue panoramique sur l'atelier. Aucune activité de ce coté-là, pendant que la secrétaire prenait le café en discutant avec un homme qui semblait être le mécanicien. À 14h30, l'homme est allé au fond de l'atelier. On ne le voyait plus et il n'y avait aucun bruit. À 14h45 rien n'avait encore bougé. De 14h50 à 15h les trois véhicules garés à l'extérieur – dont la voiture de Mathilde – étaient amenés dans l'atelier. À 16h la voiture était prête et la facture comptabilisait bien une heure de travail. Mathilde avait failli intervenir à plusieurs reprises, et assez vertement, mais elle s'est retenue. Peut-être est-elle tombée un jour avec moins de travail et où les employés relâchaient la pression ? Finalement à l'heure dite la révision était faite. C'est vrai qu'on a tendance à se forger trop rapidement une opinion en oubliant qu'une grosse partie des éléments nous manquent, le plus souvent, pour se forger une opinion juste. Quand la demande est satisfaite pourquoi se fâcher et être désagréable ?