11 juillet 2024 | Le Billet de Mathilde
Mathilde n'a pas souvent eu l'occasion de revoir sa nièce qui est allée travailler Paris et s'y est mariée. C'est donc à l'âge de vingt ans qu'elle vient de rencontrer pour la première fois la fille de celle-ci. Très beau visage, des yeux magnifiques, mais elle pèse cent vingt kilos. Elle vient de subir une opération de l'estomac qui lui a permis de perdre trente kilos mais pas davantage, malgré un régime tellement strict qu'il n'est jamais vraiment respecté.
Depuis quelques décennies, la France suit les traces de l'Amérique : les jeunes générations comptent de plus en plus d'obèses. La cause ? C'est, paradoxalement la volonté de maigrir. Au départ on veut perdre juste un kilo ou deux pour ressembler aux photos des magazines qui, on le sait, sont toutes retouchées. On attaque donc le dernier régime-miracle à la mode. On commence par ne plus manger ou très peu. L'inconscient dont la mémoire ancestrale a toujours souffert de la faim, enregistre cette période de «famine» et dès qu'on craquera pour s'alimenter à nouveau, le corps se mettra à stocker des réserves en prévision de la prochaine période de pénurie. Ce qui ne tardera pas à arriver avec le retour de la volonté de perdre du poids. C'est le phénomène bien connu de «yo-yo». On maigrit un peu puis on regrossit pour dépasser le poids initial et ainsi de suite avec une aggravation progressive et inéluctable. S'ajoutent à ce phénomène tous les pièges annexes dont le plus traître est certainement la composition des produits dits «light» c'est-à-dire sans calories. Leur consommation crée rapidement une addiction et la conséquence est toujours la même : une prise de poids supplémentaire. Ne parlons pas de tous les effets secondaires sur la santé. Cela va de la migraine à la dépression en passant par la sclérose en plaques et la maladie d'Alzheimer.
Alors qu'un peu de bon sens aurait suffi. Si vous voulez perdre du poids, commencer par limiter la consommation d'alcool et par renoncer à notre sport national favori : vautré dans le canapé devant la télé. Bougez, marchez, pédalez. Servez-vous de vos jambes. A force de ne plus les utiliser, nous allons engendrer une génération de cul-de-jattes, selon le principe que ce qui ne sert pas s'atrophie, puis disparaît. Dernière règle : ne mangez que lorsque vous avez faim et ne sautez jamais un repas. Pour les cas extrêmes comme celui de cette jeune femme, un soutien psychologique semble incontournable.