13 août 2024
Après le chassé-croisé des juillettistes et des aoûtiens la deuxième mi-temps des vacances d'été a commencé. A en croire télé, journaux, magazines, tout le monde est parti, part ou partira. Ce qu'infirment les statistiques : le pouvoir d'achat diminue, les prix augmentent et les ménages économisent sur tout ce qui n'est pas vital. Le budget vacances est le premier à sauter. Quoiqu'on enregistre une tendance forte chez certains à vouloir partir à tout prix en s'endettant pour le reste de l'année.
Mathilde n'est jamais partie en vacances. Son mari disait : «Nous n'en avons pas besoin. On se repose en changeant d'activité». Mathilde a l'impression de reprendre possession de sa ville. Plus besoin de tourner une heure avant de pouvoir garer la voiture. Pour ceux de ma génération, les vacances n'existaient pas. Les bains se prenaient sur une plage au bord de la rivière, distante d'une dizaine de kilomètres de la ville. Certains y allaient en vélo. D'autres à pied. A l'époque, il y avait des pédalos.
Pas de télé. Le soir, dans les villes et dans les villages on sortait sa chaise devant la porte et l'on s'apostrophait de porte à porte ou de part et d'autre de la rue. Pas de réseaux sociaux pour rencontrer l'âme soeur. La jeunesse se retrouvait dans les bals des villages : les fêtes votives, à tour de rôle, assuraient l'animation estivale. D'ailleurs, de plus en plus, les villages s'investissent dans leur fête annuelle pour des arguments touristiques. Peut-être allons-nous retrouver certaines bonnes pratiques des temps anciens sans renoncer, bien sûr, à aucun des avantages du progrès.