Association des éditions Cocagne MAISON DE LA MÉMOIRE & DES ÉCRITURES

À la bonne heure

28 mars 2024 |  

Réunis chez Mathilde autour du traditionnel café-biscuits-carré de chocolat, la conversation est animée autour du changement d'heure. Une heure en plus ou en moins ? Mathilde nous rappelle : «AVril AVancer / octobRE REculer». Cela étant précisé, l'éternel débat s'engage entre les «pour» et les «contre». Mathilde, elle, est toujours résolument contre.

Encore une heure de «volée» entre samedi soir et dimanche matin. Nous avions déjà perdu un tour de cadran sur le soleil pendant l'Occupation, car Hitler voulait que l'heure soit la même sur tous les fronts de ses guerres de conquête. Giscard d'Estaing a décidé de nous en prendre une de plus en été et de nous la rendre pour l'hiver… C'était l'époque où la France «n'avait pas de pétrole mais des idées» et il était question d'économiser l'énergie. Personnellement Mathilde compatit avec les ouvriers agricoles et ceux du bâtiment quand elle les voit, l'été, reprendre le travail en pleine canicule à quatorze heures, c'est-à-dire à midi au soleil, lorsque l'astre du jour est à son zénith. Questionnez ceux qui accompagnent les malades, les personnes de grand âge ou les enfants. Les petits qui prennent à six heures le car de ramassage scolaire, doivent se lever une heure plus tôt.

Sous Giscard, nous subissions déjà des mesures médiatiques – et cela ne s'est pas arrangé depuis. Cette intervention brutale dans la vie de chacun donne l'illusion aux naïfs que nous sommes que les hauts responsables prennent soin de notre bien-être. Un peu de réflexion aurait permis de trouver des économies plus rentables en quantité et en qualité, mais bien moins spectaculaires. Comme, par exemple, réduire la consommation d'essence – donc d'énergie – et la pollution en contrôlant le trafic des camions et des voitures et en privilégiant des transports moins onéreux comme le chemin de fer. On a choisi au contraire de développer les autoroutes et de fabriquer plus de voitures. On a opté pour le tout électrique, dans les habitations neuves ou rénovées, au lieu de développer les énergies renouvelables. Nous marchons sur la tête et nous hypothéquons l'avenir de nos enfants.